Écrivez “Gemme l’halloween” et le logiciel Word n’indiquera pas d’erreurs. C’est ce qu’à fait un de mes élèves en écrivant son billet. Que fait-on lorsqu’on voit ça ? “Gemme” est une pierre précieuse, pas le verbe aimer…
Apprendre c’est bien complexe, apprendre à écrire l’est tout autant. On peut conjuguer le verbe “aimer” à toutes les semaines pendant plusieurs années. Par contre, ce n’est que dans un contexte d’écriture que l’utilisation des mots prend tout son sens. C’est la même chose avec le vocabulaire, l’orthographe ou encore la grammaire. Pour développer l’art d’écrire; il faut… écrire.
Prenons l’exemple du tennis. Si on veut faire apprendre le tennis à un ami, il faut s’assurer de couvrir 3 points importants. Yves Nadon, dans ses conférences sur la littératie, utilisait très bien comme exemple, le vélo.
Ainsi, on doit :
- Expliquer
- Essayer
- Évaluer
Il serait impossible d’apprendre le tennis en écrivant seulement des notes théoriques ou en regardant tout simplement des films. De même qu’il faut une certaine base théorique, il faut à un moment donné aller sur le terrain et essayer de jouer. En plus, si on veut que notre ami s’améliore, il faut être capable de l’encourager et d’évaluer les approches qu’il utilise. On peut alors lui faire des suggestions, expliquer à nouveau et continuer à pratiquer.
Il faut donc se questionner si dans nos pratiques pédagogiques, nous prenons le temps de mettre en place un système qui permet aux élèves d’améliorer leurs apprentissages en écriture. Il faut écrire pour apprendre à écrire. Ça devrait être simple, pourtant on tombe souvent dans le piège d’expliquer et de ne pas assez prendre le temps pour pratiquer…
Ce que j’aime du projet de blogue, c’est la possibilité pour les élèves d’écrire et d’avoir très tôt une rétroaction de ce qui est présenté. C’est sûr qu’il y aura des fautes de français, mais il y a des outils et des procédures pour réduire leur nombre. Les élèves sont en apprentissage. Si on doit attendre qu’il soient parfaits, ils n’écriront jamais. Demanderait-on à un joueur de tennis de jouer à un calibre international avant d’embarquer sur un terrain ? Non, on accepte que jouer au tennis comporte des risques d’erreurs et on comprend assez bien qu’avec le temps, il y aura de l’amélioration.
Yves Nadon dans son livre “Lire et écrire en première année et pour le reste de sa vie” m’inspire grandement en écrivant :
“Nous voulons tous que nos élèves aiment écrire. Mais nous, aimons-nous écrire ? Avant de continuer, réglons le cas d’un sujet épineux et controversé : l’orthographe. Les mots doivent toujours être bien écrits, on ne peut laisser passer des erreurs, le niveau baisse, vite les dictées, et quoi encore : à lire les éditorialistes depuis plus de 25 ans, on est porté à croire que le niveau baisse depuis 1859 ! Quoi penser au juste ?
Pour bien répondre à cette question, il faut observer des classes instruites où les enfants écrivent souvent. Il faut aussi analyser l’écriture des enfants et chercher à comprendre ce qu’ils tentent de faire. Et si nous cherchions à expliquer nos observations plutôt qu’à appliquer une théorie ? Je pense qu’actuellement, comme depuis toujours, nous n’appliquons aucune théorie à l’orthographe, car nous agissons selon des croyances et des traditions.” p.59
J’adore… Je retiens : Je pense qu’actuellement, comme depuis toujours, nous n’appliquons aucune théorie à l’orthographe, car nous agissons selon des croyances et des traditions. Est-ce cela une partie de la solution ? Doit-on changer les traditions sans tout chambarder ? Doit-on faire plus de place à l’évaluation (cela inclut l’autoévaluation) et à la pratique ???
Yves Nadon décrit les 5 phases du développement de l’écrit :
1- Étape précommunicative
2- Étape semi-phonétique
3- Étape phonétique
4- Étape de transition
5- Étape conventionnelle
Il définit ainsi l’étape conventionnelle en expliquant que ;
“L’enfant possède de solides notions d’orthographe et de ses règles de base. Il connaît les préfixes, les suffixes, les lettres muettes, différentes orthographes et épellations irrégulières. Son vocabulaire écrit s’enrichit et il reconnaît des formes incorrectes. Les généralisations sur l’orthographe et la connaissance des exceptions sont habituellement correctes.” p. 64
C’est le souhait du projet acadiepedia,com . Nous voulons donner la chance aux élèves de vivre des situations d’écriture riches et qui leur permettront de s’améliorer tout en apprenant à utiliser les outils du Web participatif. De plus, des jeunes francophones de toute la grande région du Nord-Ouest pourront apprendre à se connaître et à échanger par l’écrit. Merci de nous suivre !!!
Roberto Gauvin
Mentor en application pédagogique de l’ordinateur au DSF-NO
J’apprécie beaucoup ce site, ce blogue, ce wiki, cet outil qui permet d’écrire s’exprimer dans la langue française.
Je viens de prendre ma retraite comme enseignante et le français dans mes enseignements a toujours été une priorité.
Je me sens préoccupée par cette problématique de la langue française dans les régions à minorité française ou autres, je suis acadienne vivant au Québec depuis 1984.
Promouvoir la culture, les artistes, l’expression de cette belle langue par la lecture, l’écriture, le niveau oral est un défi important dans notre francophonie.
Très beau travail
Rose-Marie Couturier